Reconnaître les aidants pour mieux protéger leur santé et leur emploi

Dimanche avait lieu la journée mondiale Alzheimer – Derrière chaque malade, il y a un aidant dont la santé porte un lourd fardeau. Quels sont les impacts concrets que le rôle d’aidant peuvent avoir sur la santé, et plus particulièrement sur la santé au travail ?
Ce que disent les données (DREES/ORS IDF/ Hcsp+1)
En France, 47 % des proches aidants déclarent au moins une conséquence sur leur santé en raison de leur rôle.
- 19 % déclarent au moins une conséquence physique (fatigue physique, troubles du sommeil, douleurs, problèmes cardiaques, etc.)
- 37 % déclarent au moins un impact sur la santé mentale (fatigue morale, solitude, anxiété, sentiment de surmenage)
- Parmi les aidants de personnes malades d’Alzheimer ou apparentée :
- 69 % d’entre eux rapportent un effet négatif sur leur santé psychique.
- 50 % disent que leur sommeil est perturbé.
- 49-50 % ressentent une dégradation de leur forme physique.
Concilier travail et aidance :
Pour les aidants de malades Alzheimer, 79 % ont des difficultés à concilier leur activité professionnelle et le rôle d’aidant.
72 % estiment que cela a une incidence négative sur leur concentration et leur efficacité au travail.
Sur la mortalité :
Les aidants de patients Alzheimer ont une morbidité (maladies) et une mortalité supérieure à celles de personnes du même âge, dans plusieurs études.
Toutefois, il est difficile de chiffrer précisément combien d’aidants meurent “avant” la personne aidée, car les études varient beaucoup selon les populations (conjoints, aidants proches, intensité de la charge).
Pourquoi ces impacts sont souvent sous-estimés ou invisibles ?
- L’aidant “s’oublie” : délais dans les soins pour soi-même, report des consultations.
- Manque de soutien, d’information, de répit : beaucoup d’aidants se sentent isolés, mal préparés.
- Charge émotionnelle et stress chronique — des facteurs reconnus pour accroître les risques de problèmes de santé cardio-vasculaire, troubles du sommeil, dépression, etc
Que faire ?
- Reconnaître officiellement le rôle des aidants dans les politiques publiques, au travail (dispositifs, aménagements, télétravail, congés)
- Proposer des ressources de soutien : temps de répit, formations, accompagnement psychologique
- Sensibiliser les entreprises : comprendre qu’un employé aidant peut avoir une baisse de capacité de concentration, de disponibilité, etc. Un bon accompagnement peut préserver à la fois la santé de l’aidant et la productivité.
La journée Alzheimer nous rappelle que la maladie ne touche pas seulement celle ou celui qui en est atteint, mais tout un environnement — et en particulier ceux qui donnent, sans relâche, beaucoup d’eux-mêmes.
À tous les aidants : vous n’êtes pas seuls. Prendre soin de soi n’est pas un luxe, mais une nécessité, pour vous comme pour ceux que vous accompagnez.
THransition accompagne les politiques handicap via la sensibilisation et la formation des employeurs. THransition évolue et accompagne les salariés et agents dès lors qu’il faut prendre en compte une singularité de santé.